La femme gelée - Annie Ernaux

Note : 7/10

Pour le Fémini-Books d’Opalyne, il me tenait à coeur de vous parler du roman « La femme gelée » d’Annie Ernaux. On me l’a beaucoup recommandé et décrit comme étant un incontournable des lectures féministes. Et j’avoue que j’avais terriblement envie de découvrir la belle plume de cette auteur…

Naïveté de ma mère, elle croyait que le savoir et un bon métier me prémuniraient contre tout, y compris le pouvoir des hommes.

L’histoire

Je suis née dans une famille pas comme les autres. C’est ce qu’on me dit en tout cas, je ne le ressens pas comme tel. Mes deux parents m’aiment, ça devrait être le principal. Mais non, les mêmes réflexions reviennent toujours. « Ton père épluche les patates ? », « C’est ta mère qui porte la culotte ! ». Oui, ma mère travaille et apporte l’autorité tandis que mon père revêt son tablier et se met au fourneau, et en quoi est-ce un problème ?

J’ai un rêve, celui de devenir institutrice, pourtant à l’école, les professeurs me rappellent sans cesse qu’une fille d’épicière finira épicière. Je ne comprends pas pourquoi. Lorsque je vais chez mes amies, elles aident toutes leur mère à mettre la table, à la débarrasser, à faire la cuisine. Je me sens bête, je ne sais que faire de mes dix doigts, ma mère ne m’a jamais appris à faire tout ça. Je travaille bien à l’école mais ça ne semble pas compter pour eux. « Comment comptes-tu te marier si tu ne sais pas faire la cuisine ? » me répète-t-on…

Et puis, il y a la découverte de mon corps, qui évolue, les premières règles, les premières sensations de devenir femme. L’envie de l’autre, l’envie du premier contact masculin. Pourtant, je culpabilise d’éprouver du désir, d’avoir envie de faire l’amour. C’est mal vu pour une femme apparement. Les hommes, eux, peuvent se le permettre… Mais j’oubliais, ils ne sont pas comme nous, ils ne sont pas maîtres de leur désir. Ça doit être ça, oui…

Je n’ai pas du tout envie de me marier, ma mère me le déconseille, elle me dit de profiter de la vie, d’être libre, de faire des études et d’avoir un bon métier. Pourtant lorsque je rencontre Rémi, le mariage et l’emménagement viennent naturellement, comme une évidence. Je ne l’ai pas vu venir, nous habitons maintenant ensemble. Rémi est encore aux études, nous nous partageons les tâches ménagères que je dois apprendre sur le tas. Ma mère ne voulait pas de cette vie pour moi.

Deux bonnes nouvelles, Rémi a trouvé du travail, il est cadre. Et je suis enceinte. Pour mon entourage, je ne suis plus que ça, une femme enceinte. Suis-je une mauvaise mère si je veux encore qu’on s’intéresse à moi ? Depuis la naissance du petit et avec son travail, Rémi n’a plus le temps pour les tâches ménagères. Elles me reviennent de droit.

Heureusement, j’ai toujours mon rêve en tête et je réussis à devenir institutrice. « Votre mari a du beaucoup vous aider » me félicite-t-on, comme si une femme ne pouvait réussir seule. J’ai presque l’impression qu’on m’a offert mon diplôme car je suis une femme mariée avec un enfant, j’ai du mérite voyez-vous.

Depuis que je travaille, les tâches ménagères me reviennent toujours de droit. Pourquoi existe-t-il des tâches de femmes et des tâches d’hommes ? Qui a fixé les règles ?

Je suis une femme gelée.

Mon avis

Je n’ai pas du tout la prétention de vouloir reprendre les mots fabuleux d’Annie Ernaux, je trouvais seulement cela plus sympa de vous proposer les convictions de ce livre sous forme d’histoire. Pas de spoil non plus, ne vous inquiétez pas.

Je vous conseille de lire ce roman, il remet les idées en place sur la condition des femmes dans la société. Il est raconté comme un journal intime d’une femme, à aucun moment elle n’est nommée d’ailleurs, comme si cette lecture d’adressait à nous toutes.

Organiser, le beau verbe à l’usage des femmes, tous les magazines regorgent de conseils, gagnez du temps, faites ci et ça, ma belle-mère, si j’étais vous, pour aller plus vite, des trucs en réalité pour se farcir le plus de boulot possible[…]. Un système qui dévore le présent sans arrêt, on ne finit pas de s’avancer, comme à l’école, mais on ne voit jamais le bout de rien.

Informations

Je voulais remercier Opalyne pour l’organisation du Femini-Books. Je vous invite également à lire les articles de Livrestagram et de Liliavernalia ! Et sinon, on se retrouve sur le groupe Facebook et Twitter du Fémini-Books !

 

Auteur : Annie Ernaux – Edition : Gallimard – Collection : Folio – Page : 181

Si le roman vous fait envie et que vous souhaitez me soutenir, vous pouvez passer par ce lien Amazon, un grand merci d’avance 😀 !


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